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1984. Cléo, treize ans, de milieu modeste, se voit un jour proposer d'obtenir une bourse délivrée par une mystérieuse Fondation pour réaliser son rêve : danser. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va précipiter d'autres collégiennes.
2019. Un fichier de photos est retrouvé sur internet et suscite un appel à témoins destiné à identifier les anciennes victimes de la Fondation. Devenue danseuse de variétés, Cléo comprend que le passé est revenu la chercher, et qu'il est temps pour elle d'affronter son double fardeau de victime et de coupable.
À travers le portrait qu'en dressent ceux qui ont croisé et aimé Cléo, Lola Lafon explore, dans ce roman d'une justesse bouleversante, les systèmes de prédation et leur mécanique implacable. Avec empathie, elle dit aussi les corps sublimés et les corps souffrants, les lois du silence, l'impossibilité du pardon, et le sourire obligatoire derrière lequel sont tapies tant de douleurs.
À la mort d'un père qu'elle n'a jamais connu, Rose arrive au Japon pour la première fois afin d'y entendre son testament.
Accueillie à Kyoto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d'art contemporain, et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d'abord amertume et colère. Mais Kyoto l'apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l'assistant de son père, elle est invitée à découvrir un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, une étrange cartographie d'émotions et de rencontres qui vont l'amener aux confins d'elle-même.
Ce livre est celui de la métamorphose d'une femme placée au coeur du paysage des origines, sur un chemin qui l'emporte vers cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d'amour.
Août 1992. Une vallée perdue quelque part à l'Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, ils s'emmerdent comme c'est pas permis. C'est là qu'ils décident de voler un canoë pour aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d'une vallée, d'une époque, de l'adolescence, le récit politique d'une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt, cette France de l'entre-deux, celle des villes moyennes et des zones pavillonnaires, où presque tout le monde vit et qu'on voudrait oublier.
L'Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l'Anschluss par l'auteur de "Tristesse de la terre" et de "14 Juillet" qui lui a valu le prix Goncourt 2017.
Pour les besoins d'une thèse consacrée à «la vie à la campagne au XXIe siècle», l'apprenti ethnologue David Mazon a quitté Paris et pris ses quartiers dans un modeste village des Deux-Sèvres. Logé à la ferme, bientôt pourvu d'une mob, s'alimentant au Café- Épicerie-?Pêche et puisant le savoir local auprès de l'aimable maire - également fossoyeur -, le nouveau venu entame un journal de terrain.
Mais il ignore encore quelques fantaisies de ce lieu où la Mort mène la danse. Quand elle saisit quelqu'un, c'est pour aussitôt le précipiter dans la Roue du Temps, le recycler en animal aussi bien qu'en humain, lui octroyer un destin immédiat ou dans une époque antérieure.
À l'exception d'une trêve de trois jours par an au cours de laquelle est donné un banquet afin que les fossoyeurs ripaillent, sans scrupule et dans une fabuleuse opulence de nourriture, de libations et de langage. Car les saveurs de la langue, sa rémanence et sa métamorphose, sont l'épicentre de ce roman hors normes, aussi empli de truculence qu'il est épris de culture populaire, riche de mémoire, fertile en fraternité.
Alexandre et Ada forment un couple heureux et s'apprêtent à accueillir un enfant. À l'heure de partir pour la maternité, Ada confie son premier-né à leur voisine Sandra, une célibataire qui a décidé de longue date qu'elle ne serait pas mère. Après cette soirée, celle-ci garde pourtant un attachement indéfectible au jeune garçon. Quelques années plus tard, sur un site de rencontres, Alexandre fait la connaissance d'Alba, une enseignante qui l'impressionne par sa beauté lisse et sa volonté de fer...
Sandra, Alexandre, Alba - sur ces trois piliers, Alice Ferney construit son roman : en révélant les aspirations, les craintes, les hésitations, les choix de ces personnages, elle orchestre une polyphonie où s'illustrent les différentes manières de vivre à deux, et d'être parent - ou de ne pas l'être.
Alternant les points de vue pour déplier toutes les réalités d'un projet ou d'une certitude, elle ausculte magistralement une société qui sans cesse questionne le bonheur familial et repousse les limites de la nature pour répondre aux quêtes individuelles.
C'est par un texto de sa grand-mère que Tarô apprend le décès subit de sa mère. Celle-ci, séduisante et indépendante, tenait une librairie spécialisée dans les ouvrages rares. Tarô, vingt-six ans, sourd-muet et métis, a grandi entre ces deux femmes. Aujourd'hui artiste, il vit seul et ne se sent pas très épris de sa petite amie. Une jeune fille qui vient à la librairie lui présenter ses condoléances suscite en lui un trouble profond, comme un amour naissant, comme un précieux souvenir.
Quichotte, un représentant de commerce vieillissant obsédé par le «réel irréel» de la télévision, tombe éperdument amoureux d'une reine du petit écran et s'embarque, à travers les routes d'Amérique, dans une quête picaresque pour lui prouver qu'il est digne de sa main. À ses côtés, Sancho, son fils imaginaire. Ce roman d'une ampleur phénoménale raconte l'histoire d'une époque déréglée - «l'Ère du Tout Peut Arriver» - et brasse dans son sillage des thèmes aussi divers que les relations père-fils, les querelles frère- soeur autour d'actes impardonnables, le racisme, la crise des opiacés, les cyber-espions, la science-fiction, l'histoire de l'Auteur qui a créé Quichotte, et la fin du monde. Exubérant et drolatique, «Quichotte» est une bombe littéraire sur fond d'apocalypse.
Au début de l'histoire, la mort d'une femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire. Elle adresse ses dernières volontés aux jumeaux Jeanne et Simon, ses enfants. C'est le début d'un périple lourd de révélations sur leur identité. Le deuxième volet du cycle dramaturgique présenté dans son intégralité au festival d'Avignon 2009.
Quand Salina meurt, il revient à son fils, qui a grandi seul avec elle dans le désert, de raconter son histoire, celle d'une femme de larmes, de vengeance et de flamme. Laurent Gaudé réinvente les mythes pour écrire la geste d'une héroïne lumineuse et sauvage.
Élevé au rang de classique contemporain par la critique internationale«, L'Ombre du vent», le livre aux 25 millions de lecteurs, est le premier volet de la saga du «Cimetière des Livres oubliés», magistralement conclue par «Le Labyrinthe des esprits» (Actes Sud, 2018).
Un changement dans la vie de Satoru fait qu'il doit se séparer de Nana, son chat adoré. Débute alors une série de voyages chez des amis d'enfance, aux quatre coins du Japon, pour lui trouver un nouveau foyer. Mais le rusé matou, narrateur de ce savoureux roman, ne l'entend pas de cette oreille : il fera tout pour rester avec Satoru et prolonger l'aventure.
Nous ne pouvons plus le nier, il nous faut faire désormais face à la catastrophe climatique. N'est-il pas temps d'entrer en résistance contre les logiques de destruction massive, frénétique, de nos écosystèmes ? Dans ce "Petit manuel", revu et augmenté, sans chercher à apporter de réponses définitives, Cyril Dion propose de nombreuses pistes d'actions. Plus encore, il nous invite à renouer avec notre élan vital, à mener une existence où chaque chose que nous faisons, depuis notre métier, jusqu'aux tâches les plus quotidiennes, participe à construire le monde dans lequel nous voulons vivre. Nouvelle édition revue et augmentée.
Un soir d'automne, Hélène se rend dans une petite station balnéaire de Gironde au volant de la voiture qu'elle a louée à Paris, bien décidée à mettre en vente sa vieille villa isolée sur la dune. Elle pense ainsi évacuer les fantômes qui parasitent son existence de femme active, célibataire, nullipare satisfaite - ou du moins convaincue de l'être.
Or la maison se révèle squattée par un jeune photographe dont la compagnie va bousculer ses plans. L'arrivée inopinée de Bambi, sa filleule chérie, et la rencontre d'inconnus du voisinage viennent s'ajouter au joyeux chaos. Comme si conjonctions cosmiques et fureurs atlantiques interféraient pour que s'opère une métamorphose.
Entre apprivoisement du présent et retour du passé, relations neuves et effractions intimes, remuements géologique, climatique et historique, Hélène s'effondre. Mais c'est pour mieux se relever, s'ouvrir aux initiations qui l'attendent et vivre enfin la mue à laquelle elle ignorait si ardemment aspirer.
Après des années passées en ville, Atsuko s'est installée avec sa famille dans le village où elle avait fondé une petite ferme biologique. Une amie de jeunesse, brusquement perdue de vue à l'époque, resurgit dans sa vie.
Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré et aussi le haïssable roi Tsongor.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.
Ils sont une poignée, "Ceux qui partent", au coeur de la foule qui débarque du bateau sur Ellis Island, porte d'entrée de l'Amérique et du XXe siècle. Jeanne Benameur orchestre cette ronde nocturne où chacun tente de trouver la forme de son propre exil et d'inventer dans son corps les fondations de son pays intime.
Gardien de la citadelle Europe, le commandant Salvatore Piracci navigue depuis vingt ans au large des côtes italiennes, afin d'intercepter les embarcations des émigrés clandestins. Plusieurs événements viennent ébranler sa foi en sa mission et donner un nouveau sens à son existence. Dans le même temps, au Soudan, deux frères s'apprêtent à entreprendre le long et dangereux voyage qui doit les conduire vers le continent de leurs rêves, l'Eldorado européen. Parce qu'il n'y a pas de frontière que l'espérance ne puisse franchir, Laurent Gaudé fait résonner la voix de ceux qui, au prix de leurs illusions, leur identité et parfois leur vie, osent se mettre en chemin pour s'inventer une terre promise.
Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu'a été l'URSS, la seule à écrire la petite histoire d'une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Ce magnifique requiem utilise une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.
Cet homme qui soliloque dans un bar, nuit après nuit, c'est le frère de l'Arabe tué par un certain Meursault dans un célèbre roman du XXe siècle. Soixante-dix ans après les faits, rage et frustration inentamées, le vieillard rend un nom et une histoire au mort resté «l'Arabe» jusqu'ici. Ce roman sur les héritages qui conditionnent le présent et sur le pouvoir exceptionnel de la littérature pour dire le réel a rencontré un succès phénoménal ; il est traduit dans une trentaine de langues.
Pierre Rabhi a vingt ans à la fin des années 1950, lorsqu'il décide de se soustraire, par un retour à la terre, à la civilisation hors sol qu'ont commencé à dessiner sous ses yeux ce que l'on nommera plus tard les Trente Glorieuses. En France, il contemple un triste spectacle : aux champs comme à l'usine, l'homme est invité à accepter une forme d'anéantissement personnel à seule fin que tourne la machine économique. L'économie ? Au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, elle s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. Le lien filial et viscéral avec la nature est rompu ; elle n'est plus qu'un gisement de ressources à exploiter - et à épuiser. Au fil des expériences de vie qui émaillent ce récit s'est imposée à Pierre Rabhi une évidence : seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d'une sobriété libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé "mondialisation". Ainsi pourrons-nous remettre l'humain et la nature au coeur de nos préoccupations, et redonner enfin au monde légèreté et saveur. Sans exaltation, il livre une vision entière, exprimée avec un constant souci de précision et de limpidité.
Un Noël au charme anglais foutu en l'air à cause d'une coriace ex-belle-mère, un dîner entre d'anciens jeunes mariés se retrouvant, après trente ans et trois divorces, à imaginer ce que la vie aurait pu être, une superbe fête de séparation organisée par des amoureux qui ont oublié qu'ils l'étaient : voilà bien des occasions de se rendre compte qu'on a toujours mille et une raisons de divorcer... et de le regretter !
Ces vingt-neuf petites histoires croquent avec délice l'inconstance de l'amour, la difficulté d'avoir envie des mêmes choses au même moment et l'exigence d'exister aussi comme individu. Elles sont autant de portraits au vitriol : hommes ou femmes, divorcés, enfin seuls ! enfin libres !
Mais... libres de quoi, déjà ? Car la vie est cruelle : une fois seul·e, pourquoi faut-il que ce qui nous agaçait le plus nous manque soudain ? Avec l'humour et la bienveillance qui la caractérisent, Katarina Mazetti parvient à nous faire rire de nos petits travers et de nos grands chagrins.
Dans un village situé au fin fond d'une vallée norvégienne, une femme mourut autrefois en couches après avoir donné naissance à des soeurs siamoises. Les filles, joyeuses et vives d'esprit, tissaient à quatre mains des oeuvres somptueuses qui s'avéraient qui plus est prémonitoires. À leur mort prématurée, leur père fit fondre tout le métal de sa ferme pour fabriquer deux cloches, offrandes à la magnifique église en bois du village. Plusieurs siècles plus tard, se présentent au village un jeune prêtre ambitieux et un architecte venu étudier de près l'église, menaçant par leurs obsessions respectives les deux cloches. À l'entrecroisement du conte nordique et du roman d'aventures, Lars Mytting parvient à écrire une grande saga familiale, habitée par un soupçon de merveilleux.
À travers les péripéties politiques et intimes d'une palette de personnages tous liés les uns aux autres, du chauffeur au haut gradé, de la domestique musulmane au bourgeois copte, El Aswany livre le roman de la révolution égyptienne, une mosaïque de voix dissidentes ou fidèles au régime, de lâchetés ordinaires et d'engagements héroïques.